La Parentière – Bulletin de l’Association des Parents d’Enfants Déficients Auditifs Francophones



SIGN’ATOUT ASBL participe à la plateforme surdicécité afin de rassembler les différentes informations sur le sujet et entreprendre un travail de fond 
Qu’est-ce que la surdicécité ?


« La surdicécité est une condition qui combine une double déficience visuelle et auditive, à des degrés plus ou moins sévères, qui entrave la communication et l’accès à l’information. L’impact de chaque déficience est intensifié ou multiplié puisqu’il n’y a pas de possibilité de compensation efficace des pertes sensorielles et que l’information reçue est partielle, appauvrie ou faussée. »
La surdicécité n’est pas, comme on a tendance à le penser, la simple addition d’une surdité et d’une cécité, quelles que soient les atteintes de celles-ci.
Si elle implique les difficultés liées à chacune de ces déficiences, elle comprend également l’interaction des deux déficiences entre elles.

En 2004, le Parlement Européen a adopté une Déclaration sur les droits des personnes sourdes aveugles. Concrètement cela veut dire que le Parlement Européen reconnait la surdi-cécité comme un handicap à part entière. Il suggère donc aux institutions de l’Union Européenne et aux Etats membres de reconnaitre la surdi-cécité et les droits qui reviennent aux sourdaveugles. La Belgique (Etat membre), n’a pas adhéré à cette reconnaissance.

En revanche, elle a adhéré en 2009 à la convention de l’ONU qui annonce que les Etats doivent permettre aux personnes handicapées d’acquérir des compétences pratiques et sociales afin de pouvoir participer à l’enseignement et à la vie en communauté. Comment ? En leur permettant de recevoir un enseignement via le moyen de communication qui leur convient le mieux.

Autrement dit : la Belgique a, à la fois accepté de s’engager à établir un enseignement adapté aux enfants sourdaveugles mais a refusé de reconnaitre la surdi-cécité et les droits de ces personnes. Incohérence.

En 2013, une Plateforme Surdicécité a été créée afin de réagir au manque d’infrastructures pour les personnes sourdaveugles en Belgique. Première étape : consulter les personnes concernées (les sourdaveugles eux-même, leurs parents, les professionnels), afin de cerner les problèmes rencon- trés dans la vie quotidienne, et en matière d’accessibilité. Deuxième étape : sur base de ces informations, sensibiliser les administrations et le monde politique en vue d’organiser une prise en charge des sourdaveugles. Serions-nous enfin en route vers une reconnaissance de ce handicap ?


Personnes internées : un parcours compliqué
par Thérèse Jeunejean – 29 février 2024
Lorsqu’une personne irresponsable de ses actes en raison de son handicap mental commet une infraction, elle fait l’objet d’une mesure d’internement, destinée à la soigner plutôt qu’à la placer le cas échéant en prison.
Pourtant, un récent rapport d’UNIA fait état de problèmes dans l’application de ces principes inscrits dans la loi.
La Belgique condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme.

https://www.justice-en-ligne.be/Personnes-internees-un-parcours

https://pro.guidesocial.be/articles/actualites/creches-inclusives-les-professionnels-se-forment-a-la-langue-des-signes

De plus en plus de professionnels du secteur de la petite enfance apprennent la langue des signes pour permettre une prise en charge des enfants sourds dès leur plus jeune Í¢ge. Différentes formations sont proposées à ces professionnels travaillant au sein de crèches inclusives.

Depuis plusieurs années maintenant, des crèches inclusives ouvrent leurs portes en Belgique. Certaines accueillent un public composé d’enfants entendants et d’enfants atteints de déficience auditive. Afin de prendre correctement en charge ces bambins porteurs d’un handicap, les professionnels du secteur de la petite enfance sont de plus en plus nombreux à suivre des formations spécialisées. Certains décident notamment d’apprendre la langue des signes afin de rendre possible cette prise en charge. Le point sur la situation avec Cécilia Ntelo La Wa Leko, directrice de la crèche inclusive Zarafa asbl, et avec Valérie Deville, directrice du service « déficience auditive » au sein de l’association Triangle Wallonie.

Une formation et un environnement adaptés
Créé en 2014, Zarafa asbl est une crèche privée bruxelloise qui accueille des enfants sourds et malentendants. Sa directrice, Cécilia Ntelo La Wa Leko, explique avoir créé cette crèche suite à une prise de conscience du manque de structures pour enfants atteints d’une surdité: « J’ai réalisé qu’il y a trop peu de structures inclusives, que le personnel n’est pas forcément formé pour et que les espaces d’accueil ne sont pas adaptés pour les personnes porteuses d’un handicap. » L’éducatrice spécialisée dans l’accompagnement psycho-éducatif a suivi une formation pour pouvoir accueillir des personnes porteuses d’un handicap. Avant d’ouvrir sa crèche, elle a travaillé pendant un an avec des enfants autistes.
Zafara asbl est spécialisée dans la prise en charge d’enfants sourds et malentendants.
« Travailler avec des personnes qui ont une déficience auditive demande tout un travail de préparation important à la fois au niveau des professionnels et de la structure d’accueil. Par exemple, nous avons préféré un parquet en bois puisqu’il permet aux enfants de ressentir les vibrations », déclare Cécilia Ntelo La Wa Leko pour qui le bienêtre des enfants au sein de ses locaux est primordial. Elle rajoute : « L’espace au sein duquel nous travaillons est aussi très lumineux et espacé. Il est nécessaire de créer un espace aéré car les personnes atteintes de surdité vont avoir une perception différente de leur environnement et il ne faut pas qu’elles se sentent enfermées. Ainsi, il y a pleins de petits détails auxquels il faut penser, par exemple l’utilisation d’une sonnerie lumineuse ou le fait de ne pas approcher un enfant sourd par derrière. »

Une intégration complète

Cette crèche inclusive est composée d’une équipe pluridisciplinaire de cinq professionnels à la spécialité distincte. « Je travaille avec une autre éducatrice spécialisée (aussi formée à travailler avec une personne en situation de handicap), un logopède, une assistante sociale et une psychomotricienne. Cette dernière permet de prendre en charge l’enfant plus sous l’angle de la thérapie psycho-sociale. Travailler avec une équipe pluridisciplinaire signifie avoir plusieurs avis de spécialistes différents et donc une prise en charge plus complète de l’enfant. »

La crèche privée a une capacité d’accueil de 16 enfants : un tiers sont sourds ou malentendants. « Il est important qu’ils interagissent avec ceux entendants car il faut leur rappeler qu’ils sont tous sur le même pied d’égalité », souligne la directrice avant de préciser avec énergie : « Si nous utilisons seulement la langue des signes avec les enfants sourds et malentendants, nous pratiquons aussi la communication gestuelle avec tous les enfants car cette pratique leur permet de développer une meilleure communication de leurs émotions. »

Des formations variées

Directrice du service « déficience auditive » au sein de Triangle Wallonie, Valérie Deville nous présente les services mis en avant par cette association : « Notre établissement propose des formations spécifiques (selon les besoins de chaque enfant) à la famille et aux professionnels référents. Les enfants sont souvent dirigés chez nous suite à l’initiative d’une structure hospitalière. Lorsque son suivi est mis en place, les professionnels qui le prennent en charge nous sollicitent. Nous offrons des services mobiles, c’est à dire que nous nous déplaçons en Wallonie dans les crèches ou écoles pour y former les praticiens. En Wallonie, nous travaillons avec un réseau de professionnels indépendants, c’est-à-dire que nous cherchons ceux qui exercent à côté du domicile de l’enfant pour augmenter le confort de la famille. Cependant à Bruxelles le fonctionnement est complètement différent. »

Sign’Atout a eu la joie de former l’équipe de Badianecellule mobile de soutien à des projets d’inclusion pour les enfants de 0 à 3 ans ayant des besoins spécifiques (Namur)